SPITZBERG'98
Carnet de route (5)
Dimanche 12 Avril : Le Newtontoppen
Mais la journée n'est pas finie pour tout le monde : à 17h30 nous sommes confortablement installés sous la tente mess, à deguster notre chocolat chaud. Le Newtontoppen n'est pas loin, à porté de spatules, mais nous ne voulons pas perdre une journée, ni même une demi-journée à l'escalader, de peur d'un retour du mauvais temps alors que nous serions engagé dans la traversée de la calotte de Lomonosov. L'idée est alors lancé de le gravir...tout de suite. Jean de Denis se sente encore d'attaque malgré les 8 heures de marche déjà effectuées. Ils partent à 6h30 aprés un repas avancé. 5 km de plat, plus 500m de monté, pour aboutir au sommet bis du Spitzberg, d'ou la vue sur les calottes glaciaires est saisissante. Retour à 9h : le soleil se couche à peine, et nous aussi.
Lundi 13 Avril : Sur le toit du Spitzberg
Philippe est un peu insomniaque, et courageux, aussi réveillé à 3h30, il part seul à 4h faire un petit tour au Newton, et arrive au sommet peu aprés le lever de soleil. Il est de retour à 7h pour prendre le petit dej et préparer sa pulka pour le départ. Il fait toujours froid (-18°C) et nous enchainons la succession de petit col qui nous mènent sur la calotte de Lomonosov. A midi un voile nuageux apparait, indiquant un changement de temps à venir, aussi nous pressons le pas, pour faire le plus de trajet aujourd'hui. La calotte est légèrement convexe, aussi nous nous arrêtons lorsque nous voyons poindre le Terrierfjellet, qui marque la sortie de la calotte. On installe le camp 6 et on se prépare pour le mauvais temps : renforcement du camp et balisage du départ, avec des drapeaux dans la direction à prendre, on s'attend à tout. Le ciel se bouche et le froid desserre son étau (-14°C). Cela faisait longtemps que l'on avait eu aussi chaud, et on peut enfin dormir le visage hors du duvet.
Mardi 14 Avril : Sorti !
Bonne surprise : le mauvais temps n'est pas venu. Nous descendons donc doucement les 10 km nous séparant du Terrierfjellet. Isabelle en profite pour essayer la godille en pulka, mais la pulka n'a pas compris la manoeuvre, et manque d'écraser Isabelle aprés que le brancard ai cassé ! Denis sort l'artillerie lourde (perceuse à main, cornière alu) pour réparer, mains nues. Enfin nous finissons la journée au pied du Ferrierfjellet, juste avant le col menant à la vallée de Gyps. Nous sommes sur le Nordenskiodbreen, qui descend en pente douce suivi d'une brutale rupture sur le Billefjorden, en face de Pyramiden, dont on aperçoit quelques fumées, à 20 km. Nous établissons le camp 7. La température est maintenant douce (-9°C), nous en profitons pour faire sécher nos affaires, et faire une séance photo de l'équipe. La neige s'annonce et on renforce la camp en prévision de chutes abondantes.