ACONCAGUA'93
Carnet de route (3)
Jeudi 24 Février: Berlin notre camp III à 6000m
La forme revient en montant vers notre troisième et dernier camp: Berlin. Ce camp est constitué de trois huttes en bois de trois places. Nous avons la chance d'avoir deux places pour nous. En fait, vu l'état de délabrement des huttes, on aurait été plus à l'abri du vent dans notre tente. On se repose de la montée pour tenter le sommet le lendemain. La nuit sera très froide mais le temps est toujours radieux , pourvu que ça dure encore une journée.
Vendredi 25 Février: En route vers le sommet 6959m
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C'est le grand jour! On se lève vers 7 heures pour partir à 9 heures après une lente préparation. L'avantage de la face Nord de l'Aconcagua sur la plupart des autres sommets d'altitude comparable, c'est que comme il n'y a pas de glacier à remonter, on n'a pas besoin de partir au milieu de la nuit à la frontale.
Nous progressons lentement mais sûrement. Le temps est très beau mais on a pas mal de vent. Il fait froid mais nos pieds tiennent le coup (les pieds gelés étaient une de nos grosses inquiètude). Nous nous arrêtons une demi-heure dans les ruines d'un ancien camp pour se reposer et se restaurer un peu. Vient ensuite la longue traversée sous le sommet suivie de la tristement célèbre Canaletta où bon nombre de tentatives vers le sommet prennent fin. C'est une pente assez raide en petits éboulis dans laquelle il est d'usage de faire trois pas en avant et deux en arrière, à 6700m c'est moyennement drôle! On a la chance de la trouver partiellement enneigée ce qui facilite notre progression. Néanmoins, nous soufflons comme des bêtes et nous nous demandons s'il est raisonnable de continuer. Si près du but, ce serait dommage de redescendre, nous continuons vers le sommet.
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Nous arrivons au sommet après 7 heures d'effort, le temps est superbe: beau soleil et pas de vent! L'air est froid mais le soleil nous réchauffe. Nous passons 45 minutes à contempler le paysage et à prendre des photos. Le ciel est d'un bleu très profond et nous sommes seuls au sommet (inespéré vu le monde au camp de base!). Le temps passe trop vite et il faut penser à redescendre. La fatigue accumulée à la montée et la haute altitude rendent la descente très longue et pénible. Nous rejoignions tout de même le camp III après 6 heures exténuantes.
Samedi 26 Février: La longue redescente vers le camp de base
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Après une nuit froide mais réparatrice au camp III, le temps est venu de retourner vers la civilisation, nous faisons les sacs pour redescendre au camp II, récupérer le stock qu'on y a laissé et descendre dans la foulée au camp de base pour s'offrir en guise de récompense, une nuit à l'hôtel le plus haut du monde.